CAP21 et Europe-écologie !!!.... jeu ouvert, mais !!..

Publié le par cap21.poitou-charentes.over-blog.com

 

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Retour sur les universités d'été d'Europe Ecologie à Nantes

Les journées d’été d’Europe Ecologie se sont tenues à Nantes du 19 au 22 aout 2010.
Voir plus d'informations sur le site de CAP21



Retour sur les universités d'été d'Europe Ecologie à Nantes
Le débat sur Croissance / Décroissance

Dans un article du Monde, dont on reproduit ci-dessous les principaux passages, Corinne Lepage ouvre le débat sur la croissance/décroissance.

Si l'écologie politique décide d'être le porteur de la décroissance et d'un projet défini comme avant tout anticapitaliste et antilibéral, alors elle ratera le coche de l'Histoire qui propose au monde multiple de l'écologie politique d'être le passeur d'une civilisation à une autre, et ce grâce à un projet de transition. (...)

Le projet d'une décroissance, même qualifiée de prospère (ce qui est un oxymore du même ordre qu'une croissance durable), ne peut aucunement fédérer nos concitoyens et constituer un projet porteur d'espoir. D'ailleurs, les décroissants l'abandonnent progressivement. (...)

Plusieurs changements sont nécessaires : il faut avant tout passer d'un modèle économique à deux dimensions (travail et capital) à un modèle macroéconomique à au moins trois dimensions, introduisant le principal facteur de rareté issu de la finitude de notre planète. Il est également indispensable de modifier notre rapport au travail.
Dans le système actuel, le travail est avant tout un coût de production qu'il convient de réduire pour les entreprises, et le moyen d'assurer son existence, qu'il convient donc de conserver coûte que coûte, pour le travailleur.

En prenant la dimension sociale du travail comme un des éléments d'existence dans une société, on ajoute une nouvelle valeur à ce travail. Le travail devient une valeur sociale centrale du modèle macroéconomique qu'il faut à tout prix préserver, développer, voire partager.

Mettre l'emploi au cœur des politiques permet de poser les questions de revenu disponible et de statut des individus dans la société. Mais il implique aussi de changer le rapport à l'entreprise et cesser les amalgames entre les entrepreneurs et le casino de la finance.

Il faut enfin changer notre manière de consommer pour aller vers un acte raisonné où le service rendu, à savoir la satisfaction du besoin réel, et la façon dont ce produit ou ce service est obtenu sont les principaux paramètres du choix. (...)

A l'écologie politique de porter ce projet comme un projet de transition, qui respecte la réalité mais nous met en ordre de bataille pour un projet collectif capable de résoudre les contradictions dans lesquelles nous sommes plongés. (...)

Notre vocation est de pousser à la construction, avec nos concitoyens et non dans des cénacles partisans quels qu'ils soient, d'un projet qui propose des solutions concrètes aux besoins de notre pays. Nous devons, coûte que coûte, réconcilier le possible et le souhaitable, faute de quoi nous rendrons impossible le souhaitable et détestable le possible. (...)

Cette société de transition que nous devons porter, qui rend possible le souhaitable, n'est envisageable que dans le cadre d'une gouvernance publique et d'entreprise profondément rénovée, dans une République à laquelle nous sommes fiers et heureux d'appartenir, dans la reconquête de l'espoir d'une vie meilleure.

Corinne Lepage, députée européenne et présidente de CAP 21

Lire l'ensemble de l'article du Monde

Le débat est d'ailleurs relayé sur les sites de Rue89.com ou Médiapart


Le débat sur le positionnement politiques d'Europe Ecologie.

Dans un entretien au Monde du 20 aout

Corinne Lepage : "La vraie question c'est 'quel projet'" doit porter l'alliance Verts-Europe Ecologie ?
Vous avez récemment dénoncé un "pacte" entre des dirigeants des Verts et d'Europe Ecologie, pour un "virage à gauche". Ce pacte est-il selon vous acté ?

Je ne parlais pas d'un pacte gravé dans le marbre. Mais on a l'impression, vu de l'extérieur, qu'une répartition des rôles s'est faite : aux Verts le contrôle de l'appareil du futur parti, à Europe Ecologie, via Eva Joly, la candidature à la présidentielle. Je n'ai rien contre Eva Joly, au contraire, mais la vraie question est : "quel projet ?" Sera-t-il, comme le veut Daniel Cohn Bendit, ouvert, ou reprendra-t-il celui des Verts ?
Quelles différences y a-t-il entre la ligne "de gauche" des Verts et la vôtre ?
Sur le développement économique, s'il y a un a priori anticapitaliste et antilibéral, je ne suis pas pour. Je suis contre le capitalisme financier, pas entrepreneurial. Contre le néolibéralisme, pas contre le libéralisme, qui n'est pas un gros mot, car il parle aussi de libertés. La décroissance... ça ne me plaît pas trop. La croissance infinie non plus. Je suis pour "l'évolution soutenable": il faut créer de la valeur économique car un problème majeur reste l'emploi. Sur la nécessité d'une VIe République, sur la justice, nous avons les mêmes positions. Sur la sécurité, je suis moins certaine que nous soyons d'accord.
Ce "virage à gauche" supposé du mouvement, est-il acquis, décidé ?
L'histoire le dira... Parmi les non-Verts, il y a des tendances différentes, des anciens communistes, des gens du Modem, il faut voir ce qu'ils veulent faire. J'irai plus loin : l'intérêt de la démarche de Cohn Bendit, c'est l'ouverture. Les petits arrangements d'appareil ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Vous espérez donc encore pouvoir contrer ce "virage"...
Si je suis là, c'est parce que je suis ouverte au débat. Nous sommes à un moment historique. N'allons pas nous embourber.
Vous êtes donc optimiste sur l'issue des discussions en cours ?
Je le suis toujours, depuis longtemps... Ça va être très difficile.
Si la ligne "de gauche" l'emportait, vous en tireriez des conséquences ?
On va discuter, avec les gens de mon mouvement. Mais il n'y a pas le feu au lac.

Corinne LEPAGE...

Publié dans information générale

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