OGM - nouvel épisode de mauvaise foi...

Publié le par cap21.poitou-charentes.over-blog.com

 

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**03.08.2010

Nouvelles autorisations OGM

L’autorisation en catimini par le ministère de l’agriculture de 2 maïs OGM de type T25 soulève trois questions :

-     la première est juridique : le gouvernement ne dispose plus depuis le 30 juin 2010 de la possibilité d’autoriser la mise en culture d’OGM en France. Le décret organisant la procédure a été annulé par le Conseil d’Etat. Or aucune loi n’a été votée dans le délai imparti. Il démontre une fois de plus le peu de cas que le gouvernement porte à l’état de droit.

-     la seconde est politique : « Voyez mes ailes, je suis oiseau….. ». D’un côté, un Jean Louis Borloo surfe sur la clause de sauvegarde sur le MON 810 pour illustrer la défense, dur comme fer, du principe de précaution ; de l’autre, un Bruno Lemaire qui cède aux lobbys et autorise deux maïs dont l’un pour la première fois en Europe. Ce double langage, totalement insupportable, illustre ce qui est devenu une véritable méthode de gouvernement : faire le contraire de ce que l’on affirme.

-      la troisième est logique : en matière de durabilité, de santé publique et de responsabilité. Car, et c’est là probablement le point crucial, cette légèreté avec laquelle cette autorisation est donnée, sans que le HCB ne soit apparemment consulté, témoigne de l’absence de cohérence et de crédibilité du discours gouvernemental sur la durabilité comme par exemple lorsqu’il prétend vouloir sortir de la société automobile, il propose la création de 900 km d’autoroutes. De même, comment soutenir simultanément une clause de sauvegarde et une autorisation des OGM ? Comment, de surcroit, vient-on pondérer cette décision en prétendant commercialiser les semences mais pas les produits ? Cet OGM présente la caractéristique d’être  tolérant à un herbicide le glufosinate qui est interdit en France. Le glufosinate présente des effets neurotoxiques et mutagènes, c’est pour cela qu’il a été interdit. Comment peut-on prétendre vouloir une société de la responsabilité quand, dans le dossier OGM, les politiques fuient leur responsabilité (pour combien de temps ?) ?

Comment accorder quelque crédit au gouvernement sur les critiques du fonctionnement européen dans la gestion des OGM, lorsque la France entretient une telle ambigüité. La France n’applique pas le principe de précaution (pourtant constitutionnalisé), ne consulte pas les organes prévus à cet effet et ne tient aucun compte des décisions juridictionnelles. C’est d’autant plus inacceptable que rien n’est fait pour connaitre l’impact sanitaire par des tests à moyen et long termes. Il ne reste plus grand-chose de la « révolution » que prétendait être le Grenelle si ce n’est un masque de plus en plus grimaçant incapable de cacher le vrai visage.

-par Corinne LEPAGE...

Publié dans O.G.M.

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