Algues Vertes.. suites judiciaires..

Publié le par cap21.poitou-charentes.over-blog.com

 

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** ALGUES VERTES EN BRETAGNE – suite judiciaires :

 

Nous apprenons que le pôle Santé Publique du Tribunal de Grande Instance de Paris vient d'ouvrir une information judiciaire pour '' violences involontaires par manquement délibéré à une obligation de sécurité, abstention de combattre un sinistre et mise en danger de la vie d'autrui ''.

Selon le journal Ouest-France : 1 200 plaintes contre X avaient été déposées dans le département des Côtes d'Armor et 350 dans le Finistère.

L'origine de ces algues appelées ''laitues de mer'' ou ''ulva armoricana'' qui se développent dans les eaux peu profondes, ou confinées des lagunes, car elles ont besoin de lumière, provient de l’activité des agriculteurs qui leur apportent l’azote dont elles ont besoin pour se développer. La fertilisation excessive de tous les terrains agricoles génèrent de l’azote. Du coup quand il pleut, cet azote atterrit dans les petites rivières qui se jettent ensuite dans la mer et font le bonheur des algues. C'est donc bien l'activité des agriculteurs, porcheries et autres élevages, qui fait dépasser les 10 milligrammes par litre d'eau en nitrate, azote. Tant qu'elles sont vivantes, bien vertes, ne sont pas toxiques mais le deviennent en se décomposant . En formant un dépôt, elle se recouvre d'une croûte blanche imperméable à l'air et en dessous, fabriquent du sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz très toxique qui sent l'oeuf pourri. Il attaque les voies respiratoires et peut tuer un animal en quelques minutes.

 

Notons aussi que le Gouvernement avait lancé une étude sur la toxicité des algues vertes en Bretagne, après la mort d'un cheval, sur une plage des Côtes d'Armor, et qui avait mis en émoi la population. Mme Chantal Jouanno avait demandé à l'Institut National de l'Environnement et des risques (INERIS) de procéder à des prélèvements d'air sur les amas d'algues vertes.

 

Le Grenelle de la Mer en juillet 2010 a édicté des mesures pour enrayer la prolifération des déchets et les pollutions marines venues de terre, qui provoquent en particulier ces algues vertes. L'objectif est de réduire – 40 % en 2012 et 2014 dans les zones les plus vulnérables du littoral.

 

Le financement et le traitement de ces algues, souvent opérés par les municipalités et à leur frais, est un vrai casse tête, car est-ce bien leur rôle de financer ce traitement bien que les Maires aient la charge de la salubrité des plages !!.. La source de cette pollution est bien connue : l'élevage intensif -porcin, bovin ou autre... La Commission Européenne a mis en demeure la France à plusieurs reprises avec menaces d'amendes conséquentes, sur le sujet de la saturation en nitrates,phosphates, des rivières bretonnes, en particulier.

 

Le nouveau Commissaire à l'Agriculture ' Dacian Ciolos' propose dans la réforme de 2013 : à la place de l'aide directe actuelle, l'exploitant agricole à choisir entre la rentabilité économique avec un paiement de base ou un développement durable et à ce titre percevra un paiement supplémentaire. Ce verdissement incitera sans doute à une évolution des pratiques actuelles de l'agriculture intensive..

 

Notons aussi qu'une procédure est en cours concernant le décès d'un employé communal lors du traitement de ces algues et pouvant être imputé à ce gaz toxique.

Si les baies en Bretagne sont les plus exposées, elles ne sont pas les seules sur le littoral français. Pour lutter, il faut une volonté ferme et continue en agissant tant sur la limitation de l'azote, nitrate dans l'agriculture que tant sur le traitement des eaux à la sortie des exploitations et dans les rivières, sans oublier le lisier, qui est une source importante de pollution . Cesser aussi de parler de rentabilité à tout prix. Les discours doivent céder la place aux actions concrètes.

-Par Michel CHARRIER - Cap21.poitou-Charentes.over-blog.com..

 

Publié dans Agriculture

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