diminuer les déchets : possible et comment ...

Publié le par cap21.poitou-charentes.over-blog.com

 

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*Ma semaine sans CO2 : les déchets

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On a tous nos points faibles. En matière d’alimentation, le mien est sans conteste les plats à emporter - qui ne m’empêchent pas, en plus, d’aller souvent au restaurant. Si des raisons de trésorerie et d’équilibre alimentaire ne me réfrénaient pas, je pourrais aisément me nourrir de la sorte plusieurs fois par semaine. Mais ce serait sans compter les déchets - ces deux, trois voire quatre barquettes de plastique utilisées seulement quelques dizaines de minutes avant de finir à l’incinérateur - qui me font systématiquement avaler mes sushis de travers.

 

Si le tri est devenu un geste naturel pour beaucoup d’entre nous (bien qu’avec un taux de recyclage de 18% les Français soient loins d’être les meilleurs élèves en Europe), nous produisons malgré tout 390 kg de déchets ménagers dans l’année. Il faut alors s’attaquer à la source du mal en réduisant la consommation d’emballages. Après sept jours de diète, j’ai donc prévu de monter sur la balance. Les objectifs de perte de poids que je me suis fixés ? Ne pas dépasser 2,5 kg de déchets ménagers non recyclables par semaine, soit deux fois moins qu’un Parisien moyen*.

Les aliments de base de ce régime : privilégier les produits qui limitent l’emballage et/ou favorisent des matières recyclables. Sont notamment bannis les emballages individuels en plastique. Les produits en vrac, au contraire, sont fortement recommandés. Et pour éviter de passer quatre heures à faire mes courses, je suis partie en ayant en tête quelques-uns des logos écolos concernant le recyclage.

Pour remplir ma mission avec succès, le mieux serait surtout, je vous l’accorde, de proscrire tout plat à emporter. Mais l’on sait pertinemment que comme pour les régimes, toute privation excessive conduit inéluctablement à une rechute, d’autant plus forte que la frustration a été aigue. Je me permets donc une petite douceur cette semaine en me rendant chez mon restaurant japonais préféré… munie de tupperwares.

Je ne vous cache pas l’air interloqué du serveur, à qui je dois expliquer ma requête à plusieurs reprises avant qu’il n’en saisisse le sens puis le but. Des clients qui viennent avec leurs propres contenants, il n’en a jamais vu. Tout au plus un couple d’habitués lui a proposé, une fois, de lui rendre les barquettes de plastique lavées, après utilisation. Mais finalement, les mots n’ont pas été suivis de faits et les clients n’ont plus pointé le bout de leur nez. Mes tupperwares remplis, après avoir insisté pour ne pas avoir de sachet, je déguste mes plats confortablement installée, la conscience tranquille.

Sereine ? Pas tout à fait, en réalité. Une question me taraude depuis quelques temps : que faire des déchets organiques - épluchures, légumes et fruits abîmés, thé, etc -  lorsque l’on vit en ville ? “Une grande majorité de communes n’a rien prévu pour les matières putrescibles. C’est dommage car elles représentent 30% du contenu de la poubelle d’un ménage”, me confie Hélène Bourges, chargée de mission au Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid). Chez mes parents, aucun problème : on jette les épluchures dans le bac au fond du jardin et on récupère le compost pour les plantes. Mais dans un appartement, la tâche se complique.

Pour les citadins écolos, le truc à la mode, ce sont les lombricomposteurs d’appart. Composés de plusieurs tiroirs dans lesquels sont placés les déchets végétaux et des lombrics, ils permettent de réduire par huit le volume des déchets, tout en produisant de l’engrais pour les plantes. Mais autant je suis prête à donner de ma personne pour la planète, autant je ne peux me résoudre à héberger des vers chez moi. C’est psychologique, je n’y peux rien. J’ai alors cherché les solutions alternatives.

Première possibilité : les jardins communs. Guidés par un “maître-composteur”, certains habitants se regroupent pour produire leur propre compost, au pied de leurs immeubles. Pas de chance, je n’en trouve pas en bas de chez moi. Et je sais pertinemment que s’il me faut une demi-journée par semaine pour trier et biner mes déchets organiques, je ne tiendrai pas le mois. Seconde option : attendre que les composteurs de 300 litres que teste la mairie de Paris dans le XXe arrondissement se généralisent dans l’ensemble de la capitale. Plus facile sur le court terme mais peu convaincant pour mon test.

Il me reste alors qu’à pratiquer mon propre compost, à petite échelle, dans la cour de mon immeuble. Direction le supermarché, où j’achète une poubelle de 50 litres, que je perfore de partout pour permettre une aération et éviter le pourrissement. Je dépose au fond des morceaux de papier journal, quelques feuilles des plantes de ma cour, un peu de compost déjà mûr et j’arrose le tout. Evidemment, rien ne s’est passé. Pas de réaction chimique étrange, pas de vers mutants qui envahissent le hall de mon immeuble. J’attends donc de voir, en jetant mes épluchures de légumes, mes trognons de pommes ou encore des essuie-tout utilisés à chaque fois que je passe devant. C’est un peu fastidieux mais au moins, j’ai plus de chance de réussir mon challenge des 2,5 kg de déchets ménagers dans la semaine.

 

* Selon la mairie de Paris (rapport en PDF, page 9), les bacs à couvercle vert, qui recueillent les ordures ménagères, représentent 73% de la production totale de déchets par habitant, soit 262 kg par an pour un Parisien qui produit annuellement 357 kg de déchets - sans intégrer les déchets des commerçants et des artisans collectés avant ceux des particuliers -, soit encore 5 kg par semaine.

(( http://ecologie.blog.lemonde.fr/2010/08/24/ma-semaine-sans-co2-les-dechets/ ))

Publié dans Ecologie-environnement

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